Action 2: Décrire les causes et les conséquences

bt5-action2

2. Décrire les causes et les conséquences: Le médecin généraliste doit indiquer les causes de l’infertilité en se basant sur les antécédents, l’examen physique et les tests de diagnostic disponibles. Les ressources de traitement doivent être expliquées au patient, ainsi que les conséquences potentielles, qui doivent être quantifiés dans la mesure du possible.

Afin de pouvoir conseiller sur le traitement, les prestataires de services doivent connaître les causes courantes de l’infertilité et leur impact sur la probabilité de grossesse et de naissance dans les deux ou trois ans. Dans 20 études de suivi, portant sur plus de 14 000 couples infertiles qui n’avaient reçu que des traitements n’impliquant pas la PMA, la probabilité moyenne de naissance vivante était de 31 % (Collins et Van Steirteghem, 2004).

Les trois causes les plus fréquentes de l’infertilité sont les problèmes d’ovulation, la qualité des spermatozoïdes et la perméabilité tubaire (The Male Infertility Best Practice Policy Committee of the American Urological Association et Practice Committee of the American Society for Reproductive Medicine, 2006 ; ASRM, 2012c). La manière dont l’endométriose et les adhérences péritubiennes peuvent provoquer l’infertilité est moins claire. Pour un faible pourcentage des couples, une endométriose grave et des adhérences tubaires étendues peuvent fausser la relation entre les follicules ovariens et les fimbriae du tube utérin (Giudice et Kao, 2004). Bien qu’une production anormale de glaire cervicale puisse provoquer une infertilité, le test de diagnostic associé (test post coïtal) n’est plus recommandé (ASRM, 2012c). Alors que les gros fibromes peuvent déformer la cavité utérine, les fibromes et les anomalies congénitales de l’utérus constituent des causes peu communes de l’infertilité. Leur importance peut être évaluée au moyen d’une hystérosalpingographie lorsque ce test est disponible (ASRM, 2012c). Certains couples peuvent présenter plus d'une cause apparente d'infertilité.

Anomalies courantes associées à l’infertilité
Menstruations peu fréquentes ou absentes indiquant des problèmes d’ovulation
Faible numération ou faible mobilité ou forme anormales des spermatozoïdes
Obstruction de la trompe de Fallope ou adhérences autour de la trompe
Endométriose sévère

Cependant, même après une évaluation diagnostique complète, il est possible qu'aucune raison de l’infertilité ne soit trouvée. Ainsi, l’infertilité inexpliquée peut constituer un diagnostic courant (Maheshwari, 2008). Lorsqu’il y a moins de tests à effectuer, davantage de couples entrent dans la catégorie de l’infertilité inexpliquée.

Sans traitement, la probabilité de grossesse dans les deux ou trois ans est proche de zéro en cas d’absence totale d’ovulation, d’absence de sperme ou d’obstruction tubaire. Lorsque l’ovulation a lieu, mais de façon peu fréquente, ou lorsque les trompes sont perméables malgré la présence de maladies tubaires telles que des adhérences, les taux de grossesse sont plus faibles que chez les couples normaux, mais toujours supérieurs à 20 % en un an, ce qui est loin d’être zéro (Hunault, 2004). De plus, si des spermatozoïdes sont présents mais que leur nombre est inférieur à la normale, si les spermatozoïdes ont une faible mobilité ou une forme anormale, les taux moyens de grossesse sont également inférieurs à ceux des couples normaux, mais là encore, ils sont loin d’être nuls (Hunault, 2004).

En cas de stérilité inexpliquée, d’endométriose légère et d’oligospermie légère, les taux de naissances vivantes sur deux ou trois ans sont similaires aux taux moyens de 31 % mentionnés ci-dessus (Collins et Van Steirteghem, 2004 ; ASRM,2012c). Une endométriose légère, si elle est suspectée, peut généralement être traitée de la même manière qu’une infertilité inexpliquée, bien que la relation entre l’endométriose et l’infertilité soit complexe et mal comprise. Les patients souffrent aussi souvent de douleurs pelviennes. (Johnson, 2013) (Dunselman, 2014) Quel que soit le type d’infertilité, l’âge du partenaire féminin, les grossesses précédentes et la durée de l’infertilité ont une incidence sur les chances de conception.