Action 5: Éviter les activités invasives

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5. Éviter les activités invasives: Parmi les activités invasives et inutiles, on peut citer un planning strict de rapports sexuels et l’utilisation de calendriers et le suivi de la température basale, dont il n’a pas été prouvé qu’ils augmentent la probabilité de tomber enceinte. Parmi les autres activités invasives, citons les limitations ou interventions sur le régime alimentaire et les médicaments, l’exercice ou d’autres activités dont il n’a pas été démontré qu’elles augmentent le taux de grossesse. Celles-ci peuvent entraîner des perturbations, coûter beaucoup d’argent et causer du stress dans la vie du patient.

Les cliniciens consciencieux essaient naturellement d’aider leurs patients et, lorsqu’il n’existe pas de thérapie médicale, ils peuvent recourir à des suggestions de repos, de mode de vie, de régime alimentaire et autres diversions. En ce qui concerne l’infertilité, une fenêtre de fertilité de six jours existe qui se termine le jour de l’ovulation (ASRM, 2014). Ainsi, les cliniciens spécialisés dans l’infertilité recommandent généralement de choisir quand avoir des rapports sexuels en fonction du calendrier menstruel ou d’un autre indicateur de l’ovulation, comme la glaire cervicale ou un test urinaire de l’hormone LH. Ces conseils, fondés sur des études d’observation, ne sont pas étayés par des données de bonne qualité.

Lorsqu’un couple a des rapports sexuels deux à trois fois par semaine, rien n’indique, d’après les cycles naturels des couples infertiles, qu’un planning strict de rapports sexuels, des rapports plus fréquents, l’utilisation de calendriers ou le suivi de la température basale augmentent la probabilité de conception. En fait, des études sur les cycles d’administration de citrate de clomifène ou d’insémination intra-utérine indiquent que les méthodes de suivi d’un planning peuvent ne pas fonctionner : les taux de grossesse étaient similaires pour toutes les méthodes de suivi d'un planning (Johnson, 2011 ; Smith, 1998). De plus, aucune donnée de bonne qualité ne vient étayer la suggestion que réduire la fréquence des rapports sexuels pendant la période de non-fertilité peut aider à concevoir. Bien entendu, si le couple a rarement des rapports sexuels, il peut être utile de suggérer d’en augmenter la fréquence pendant la période de fécondité.

Si les informations sur la fréquence des rapports sexuels n’ont aucun effet connu sur le taux de grossesse, ces conseils ont-ils d’autres avantages ? Des conseils sur la manière de reconnaître la période fertile peuvent aider à impliquer le couple dans sa gestion ; cela peut également lui permettre de sentir qu’il participe activement à résoudre son problème. Dans le même temps, un changement forcé de sa fréquence naturelle de relations sexuelles peut provoquer des tensions et avoir des effets néfastes sur la vie du couple. Il faut faire preuve de jugement dans chaque cas, mais dans le contexte de l’infertilité, il peut être préférable d’avoir recours à des conseils de soutien plutôt qu’à des suggestions et des interventions non éprouvées. Il est clairement également important d’éviter les procédures inutiles, telles que la biopsie de l’endomètre ou la dilatation et le curetage.

Résumé provisoire

  • Les conseils en matière d’alimentation, de mode de vie et de repos ne se basent généralement pas sur des données.
  • Les conseils sur la fréquence des rapports sexuels ne sont généralement pas utiles ou ne se basent pas sur des données
  • Éviter les procédures inutiles.