Action 10: Agir sur le pronostic de naissance vivante

10. Agir sur le pronostic de naissance vivante : La voie diagnostique doit fournir au couple et au professionnel de la santé des informations sur la ou les causes sous-jacentes de l’infertilité et sur le pronostic de naissance vivante avec ou sans traitement de l’infertilité, y compris les chances de grossesse et le temps nécessaire pour tomber enceinte avec les différentes options de traitement (Adamson, 2010). Les décisions et les actions ultérieures doivent être basées sur ce pronostic, qui doit régulièrement être révisé en fonction de la réponse au traitement et d’autres changements des facteurs de pronostic.

L’objectif des enquêtes sur l’infertilité est d’identifier la stratégie de gestion optimale pour chaque couple. Toute décision concernant le traitement doit prendre en compte le fait qu’un diagnostic clinique d’infertilité signifie une absence de conception au cours des 12 mois précédents ou plus, plutôt qu’une stérilité absolue. Si des conditions telles que l’anovulation, les maladies tubaires et l’infertilité masculine sévère justifient une intervention active précoce, de nombreux couples souffrant d’une infertilité inexpliquée, pour laquelle aucun obstacle évident à la conception ne peut être identifié, sont susceptibles de concevoir par eux-mêmes. (Evers, 2002 ; Guzick, 1994 ; Gurunath, 2011) La décision d’entamer un traitement dépend donc de la façon dont les chances d’une grossesse spontanée d’un couple se comparent à celles associées à un traitement actif. Des études de suivi ont fait état de taux de grossesse indépendants du traitement allant jusqu’à 50 % dans les cas d’infertilité masculine inexpliquée et légère, tandis que des données provenant d’essais randomisés suggèrent que les couples ayant un « pronostic favorable » peuvent s’attendre à des taux de naissance vivante comparables à ceux qui suivent un traitement actif, mais sans les risques associés. Un certain nombre de modèles de pronostic ont été utilisés avec succès dans certaines régions du monde pour prédire les résultats de la reproduction chez les couples présentant une infertilité. Les opérations de validation suggèrent qu’ils peuvent être utilisés pour estimer de manière fiable la probabilité d’une grossesse spontanée et, par conséquent, peuvent être utilisés pour assister les couples qui envisagent de suivre un traitement pour l’infertilité. (Hunault, 2005 ; van der Steeg, 2007)

La voie du diagnostic doit donc faire une distinction entre les couples qui nécessitent un accès précoce au traitement et ceux qui devraient être encouragés à continuer d’essayer de tomber enceinte spontanément.

Une intervention active doit être proposée aux couples dont les chances de concevoir par eux-mêmes sont faibles, mais dont les chances concevoir avec l’aide d’une thérapie appropriée sont bonnes. Ce message est particulièrement pertinent dans les milieux à faibles ressources où le coût du traitement est très élevé et peut potentiellement placer le couple dans une situation économique catastrophique. (Xu et al, 2003)