2. Fardeau de la maladie: On estime que dans le monde, 9 % des femmes en âge de procréer souffrent d’infertilité. Cela équivaut à environ 80 millions de femmes.

Nous ne pouvons qu’estimer la prévalence de l’infertilité. Les estimations varient considérablement en fonction des critères utilisés pour définir l’infertilité et de la population échantillonnée. Une étude, utilisant des données provenant d’enquêtes démographiques publiées sur l’infertilité, a indiqué qu’à l’échelle mondiale, on estime que 9 % des femmes en âge de procréer souffrent d’infertilité, ce qui représente 72,4 millions de femmes dans le monde (Boivin et al, 2007). Les experts prévoient que cette prévalence augmentera encore si les femmes attendent de plus en plus avant de décider d’avoir des enfants. Un autre rapport, évaluant les données des enquêtes démographiques et sanitaires, a conclu que dans les seuls pays en développement, plus de 186 millions de femmes jamais mariées de 15 à 49 ans souffraient d’infertilité primaire ou secondaire (Rutstein et Shah, 2004). En revanche, une estimation plus prudente de 48,5 millions de femmes et d’hommes infertiles dans le monde a été fournie par des chercheurs qui ont appliqué des définitions et une analyse statistique plus strictes aux données des enquêtes démographiques et de santé génésique (Mascarenhas et al, 2012). Ces grandes variations soulignent les difficultés de déterminer avec précision l’étendue de l’infertilité. S’il est souhaitable à l’avenir d’obtenir des estimations plus précises et plus cohérentes, basées sur un consensus concernant les définitions et les méthodes d’échantillonnage (Gurunath et al, 2011), les divergences entre les estimations ne doivent pas faire oublier une vérité simple, à savoir que l’infertilité est un problème de santé reproductive courant qui touche des dizaines de millions de femmes et d’hommes à travers le monde.

Paradoxalement, des taux d’infertilité élevés sont souvent observés dans des pays qui ont également des taux de fécondité totale élevés. Ce paradoxe peut s’expliquer par un comportement sexuel qui vise à avoir (beaucoup) d’enfants (comme le mariage précoce, le mariage universel, le faible recours à la contraception) dans des milieux où il existe également de nombreux facteurs de risque d’infertilité (comme la forte prévalence des maladies sexuellement transmissibles, la polygamie formelle et informelle, les mauvais soins de la mère avec des taux élevés de septicémie liée à la grossesse). Ainsi, de nombreux pays en développement ont un problème de surpopulation et d’infertilité. Les personnes infertiles vivant dans ces pays souffrent particulièrement car elles sont souvent ostracisées dans leur famille et communauté, ainsi que dans les systèmes de santé qui n’allouent pas de ressources à l’infertilité. La prévalence est l’un des deux facteurs qui déterminent la charge de morbidité. Le deuxième facteur, est la qualité de vie. Les affections qui ont une prévalence élevée et un impact très négatif sur la qualité de vie entraînent une charge de morbidité élevée. La charge de morbidité associée à l’infertilité n’a pas été estimée avec précision. Mais comme l’infertilité est une maladie très fréquente et peut avoir de graves répercussions sur la vie des gens, la charge de morbidité liée à l’infertilité risque d’être importante.