Action 1: FAIRE L’HISTORIQUE DE L’INFERTILITÉ

1. Apprendre à faire l’historique de l’infertilité : Il est à la fois simple et important d’établir un historique de l’infertilité d’un patient. Les prestataires peuvent apprendre d’eux-mêmes ou être enseignés les questions à poser aux couples souffrant d’infertilité.

La partie la plus importante de l’anamnèse de l’infertilité consiste à demander aux femmes et aux hommes en âge de procréer s’ils sont sexuellement actifs, s’ils essaient de tomber enceinte et si oui, depuis combien de temps. Par définition, un couple est considéré comme infertile après 12 mois ou plus de rapports sexuels réguliers non protégés sans tomber enceinte. Toutes les femmes ne se plaignent pas ouvertement de leur incapacité à tomber enceinte ; elles peuvent à la place se plaindre de douleurs abdominales basses ou de saignements vaginaux anormaux. À moins que les femmes ne soient spécifiquement interrogées sur leurs désirs de fertilité, le diagnostic d’infertilité peut être manqué. (ACOG et ASRM, 2008 ; ASRM 2012a ; ASRM 2012c)

Une fois le diagnostic d’infertilité établi, les questions suivantes doivent être posées (les deux partenaires doivent idéalement être vus ensemble) :

  • L’âge de la femme : la fertilité féminine diminue avec l’âge et l’âge de la femme est l’un des facteurs de pronostic les plus importants pour le pronostic et le résultat du traitement
  • L’âge de l’homme
  • Durée de l’infertilité
  • Antécédents gynécologiques
    • La femme a-t-elle un cycle menstruel régulier ? Si oui, elle est probablement en train d’ovuler
    • La ménorragie (saignements abondants et réguliers) peut suggérer la présence de polypes ou de fibromes utérins
    • Une dysménorrhée grave (règles douloureuses) peut suggérer une endométriose
    • Des menstruations irrégulières suggèrent une ovulation irrégulière ou absente
    • L’absence de menstruation suggère un manque d’ovulation ou une pathologie de l’endomètre comme la tuberculose ou des adhérences intra-utérines. La femme peut par ailleurs également être enceinte ou ménopausée.
    • Une maladie inflammatoire pelvienne antérieure, une infection sexuellement transmissible, des complications de grossesse septique et une chirurgie abdominale peuvent toutes provoquer une infertilité avec un facteur tubaire.
  • Antécédents obstétricaux
    • Renseignez-vous sur les grossesses et les accouchements précédents et sur les complications liées à ces deux événements
    • Les femmes qui font des fausses couches à répétition ou présentent de graves complications de grossesse peuvent avoir besoin d’être orientées vers un spécialiste et de passer des examens avant d’essayer de retomber enceintes
  • Antécédents des partenaires
    • Grossesse avec un ancien partenaire ou tentative de tomber enceinte
    • Précédentes infections sexuellement transmissibles : certaines IST peuvent provoquer l’infertilité masculine
    • Tout test antérieur
  • Antécédents sociaux
    • L’infertilité peut avoir de nombreuses implications sociales négatives. Les professionnels de la santé doivent interroger la femme/le couple sur ses/leurs expériences en matière d’infertilité, notamment sur l’instabilité conjugale, la stigmatisation, la discrimination et les abus.
    • L’environnement psychologique et socio-économique du patient doit être étudié. Un couple doit avoir les moyens fondamentaux pour élever un enfant. Cela nécessite quelques ressources financières fondamentales. De plus, les ressources pour d’éventuels examens et traitements de l’infertilité doivent être discutées.
    • Les facteurs susceptibles d’affecter la fertilité sont le tabagisme, la consommation d’alcool ou de drogues, l’exposition aux dangers environnementaux, tels que les pesticides, les produits chimiques, les solvants et les radiations, généralement associés à certaines professions.
  • Antécédents sexuels
    • Établissez la fréquence à laquelle le couple a des rapports sexuels. Pour une fécondité optimale, les couples doivent avoir des rapports sexuels tous les 2 ou 3 jours.
    • Renseignez-vous sur d’éventuelles difficultés liées aux rapports sexuels. Une dyspareunie profonde peut suggérer une pathologie pelvienne. L’impuissance et le vaginisme peuvent également être des causes d’infertilité. Les couples pourraient ne pas fournir volontairement ces informations, si elles ne leur sont pas directement demandées.